Les 15 et 16 février dernier, La Coop sur mer a reçu Tom Boothe, le fondateur de La Louve. Il a optimisé son déplacement en s’arrêtant d’abord chez nos amis de Supercafoutch.
Il est venu ensuite à Toulon pour participer à une soirée ciné-débat autour de de son documentaire Food Coop. Près de 200 personnes ont suivi le film et posé un grand nombre de questions. Tom et Dominique, la présidente de la Coop sur mer se sont volontiers prêtés au jeu des questions-réponses. Franc succès ! Et un grand merci à Eva pour son accueil chaleureux au Royal.
Le lendemain matin, Tom a partagé son expérience et répondu aux nombreuses interrogations des animateurs de groupes de la Coop sur Mer pendant une réunion enrichissante de 4 heures.
Ainsi nous a-t-il conseillé de chercher dès maintenant le local de notre futur supermarché et les sources de financement possibles. Notre épicerie-labo ne doit pas être une fin en soi et de nombreux adhérents restent motivés principalement par le supermarché. Si 1500 à 2000 membres sont nécessaires pour la pérennisation économique et logistique, cet effectif pourrait être vite atteint après l’ouverture, l’effet d’aubaine compensant la défection des quelques adhérents qui ne souhaiteraient plus devenir coopérateurs en achetant leurs parts sociales (10 parts de 10€, une seule part pour les personnes en difficulté).
Selon lui, les causes d’échec pourraient être :
- un local trop petit (moins de 800 m2) et une gamme de produits trop restreinte,
- une stratégie idéologique (par exemple, uniquement bio, vegan…), un supermarché doit répondre aux besoins et aux attentes de tous,
- s’approvisionner en majorité chez les petits producteurs, impossible économiquement et écologiquement : volumes produits trop faibles dans le Var, multiplication des livraisons obligeant à embaucher de nombreux salariés pour traiter toutes les factures et gérer les réceptions, absence de regroupement et/ou de plateforme de producteurs ici. Le passage par une plateforme ou un grossiste est indispensable pour commander des volumes suffisants pour approvisionner un supermarché et garantir des prix bas.
Et pour finir et en vrac, quelques informations sur le fonctionnement de La Louve :
- la marge appliquée étant de 20%, la marge réelle de bénéfice n’est que de 16,67% (coût des emballages, 4% de perte en fruits, légumes, viandes, …), il est donc nécessaire d’ajouter au cout d’achat, le cout des emballages, du transport et des pertes pour les produits frais.
- la transition entre l’épicerie-labo et le supermarché de la Louve est passé par une courte période de fermeture pour faciliter déménagement, aménagement, réorganisation, etc.
- les salariés sont les seuls habilités à ouvrir et fermer le supermarché et à effectuer les commandes sur ODOO,
- concernant les 3 heures de bénévolat toutes les 4 semaines : à La Louve les équipes sont toujours les mêmes, elles se connaissent donc bien, ce qui facilite leur autonomie. Un équilibre est à trouver par les coordonnateurs entre les « spécialistes » (toujours les mêmes tâches) et les « polyvalents ». La majorité des créneaux de bénévolat est fixe (par exemple, de 16h à 19h le mardi), mais une solution « volante » est proposée à ceux ayant des plannings professionnels fluctuants (infirmières, …),
- dès l’ouverture du supermarché, La Louve n’a conservé que les groupes de travail Accueil (pour les nouveaux adhérents), Communication (relation avec la presse), Informatique et Juridique.
Cette réunion s’est achevée sur une note de plaisir par un déjeuner chez un restaurateur à Toulon. Dès 15h, Tom Boothe reprenait le train pour Paris et La Louve (7300 membres, 4400 coopérateurs réellement actifs).